Accès à l’eau potable
L’accès à l’eau douce constitue un des enjeux majeurs pour les sociétés contemporaines, caractérisées par une forte croissance des besoins. Face à une population mondiale qui a quadruplé au cours du XXème siècle, la demande en eau douce a été multipliée par sept.
Cet enjeu est pourtant différent selon les aires géographiques: les pays occidentaux satisfont leurs besoins au prix d’investissements financiers lourds permettant d’accéder, de distribuer et de traiter l’eau douce tandis que les pays du Sud sont confrontés à d’importantes difficultés dont l’intensité dépend de variables physiques, démographiques, économiques et politiques. Si en effet, il a toujours autant d’eau dans le cycle hydrologique, la croissance démographique, l’augmentation des standards de vie, la modification des comportements alimentaires, etc. font que les prélèvements d’eau sont aujourd’hui plus importants.
Ce n’est pas le manque d’eau qui est véritablement un problème mais sa qualité. Souvent l’eau doit être traitée dès son captage et après utilisation. En effet, l’eau ne parvient plus à éliminer elle-même sa pollution par autoépuration naturelle (filtration par le sol, absorption par les plantes, …) comme cela se passait jusqu’au 19ème siècle. Or, l’absence de traitement et de recyclage des eaux usées et d’évacuation des eaux de pluie, les pollutions liées à l’agriculture intensive et industrielle altèrent la qualité de l’eau.
D’importantes disparités existent entre les différentes régions du monde pour l’accès à l’eau potable. En 2011 environ 11 % de la population mondiale, soit 768 millions d’individus, n’avait pas accès à l’eau potable. Parmi les pays les plus pauvres, certains connaissent une amélioration de leur situation même si dans certaines régions, elle reste alarmante. L’évolution est significative en Asie de l’Est où le pourcentage de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable est passé de 32 % en 1990 à 8 % en 2011, soit une diminution de 273 millions de personnes. Par exemple au Vietnam, la proportion de la population à avoir accès à l’eau potable est passée de 58 à 96% en près de 20 ans. L’Afrique sub-saharienne a également connu une amélioration : le pourcentage des habitants sans eau potable était de 37 % en 2011 contre 51 % en 1990. Malgré cette nette avancée, cette région du monde est la plus touchée notamment en raison de la forte augmentation de sa population : 327 millions de personnes n’avaient pas accès à l’eau en 2011 dans cette région, contre 264 millions en 1990. L’échelle continentale masque elle aussi d’énormes disparités, notamment entre les zones rurales et les villes. A titre d’exemple, le Sénégal a connu une faible amélioration de sa situation, avec une proportion estimée à 60 % en 1990 contre 73 % en 2011. Au Mali, 65 % de la population peut accéder à l’eau potable en 2011, contre 28 % en 1990. Une forte augmentation en pourcentage mais cette amélioration touche à peine la moitié de sa population totale.
Sources et pour plus d’informations:
Site internet de la fondation de l’Observatoire des inégalités